Laxisme et excitation

Laxisme et excitation

• Examen des deux premiers obstacles au calme respectueux
• Les deux principales qualités requises pour développer le calme

LR 113 : Stabilisation méditative 01 (download)

Le laxisme et ses antidotes

• Laxisme grossier et subtil
• Faire l'objet de méditation intéressant
• Changer temporairement l'objet de méditation
• Visualiser les syllabes
• Rompre la séance

LR 113 : Stabilisation méditative 02 (download)

L'excitation et ses antidotes

• La différence entre l'excitation et la dispersion
• Observer l'esprit

LR 113 : Stabilisation méditative 03 (download)

Si vous êtes capable d'appliquer quotidiennement ce que nous avons appris, vous constaterez par vous-même si cela fonctionne. Si vous mettez en pratique ce que nous apprenons, vous serez en mesure d'avoir des questions très précises qui ont surgi en essayant le méditation. De plus, si vous pratiquez quotidiennement, alors lorsque vous recevrez les enseignements, les enseignements auront un sens pour vous. Si vous ne pratiquez pas, alors quand je décrirai tous ces facteurs mentaux, ils ressembleront à un tas de catégories techniques charabies. Mais si vous essayez de pratiquer les enseignements, vous pourrez voir ces différentes choses dans votre propre esprit.

Avis

Nous sommes en train de parler des cinq obstacles au développement du calme stable.

1) Paresse

Le premier était la paresse. Le type de paresse le plus grossier est simplement l'incapacité de nous mettre sur le coussin. Vous avez surmonté cela en étant ici !

2) Oublier l'objet de méditation

Le deuxième obstacle qui se présente est l'oubli de l'objet de méditation. Par exemple, vous utilisez l'image visualisée du Bouddha comme votre objet de méditation. Dans ton méditation, vous essayez de rappeler l'image du Bouddha, mais votre esprit devient vide. Tout d'un coup, vous ne pouvez plus vous souvenir de ce que Bouddha ressemblait. Ou, vous essayez de mettre votre esprit sur l'objet, mais en un instant [claque des doigts] votre attention est partie. Il n'y a pas de pleine conscience. L'esprit n'est pas capable de tenir l'objet plus de deux respirations.

Certains d'entre vous utilisent peut-être la respiration ou un autre objet de méditation-c'est bon. J'utilise juste l'image du Bouddha ici à titre d'exemple.

La façon de surmonter cet obstacle est de générer encore et encore notre attention. La signification de la pleine conscience ici n'est pas exactement la même que celle de la tradition Vipassana. Le mot « pleine conscience » a différentes définitions.

Dans la tradition Theravada, la pleine conscience consiste essentiellement à être conscient de ce qui se passe dans l'esprit et à en témoigner. C'est bien ce que cela signifie dans la tradition birmane.

Mais ici, la pleine conscience consiste à se souvenir de l'objet de méditation. Se souvenir de l'objet de méditation— par exemple le souffle ou l'image du Bouddha- de telle manière que l'esprit puisse rester continu sur lui et que la distraction soit empêchée. Nous devons développer une certaine capacité à garder l'esprit continuellement sur l'objet. C'est notre prochain travail après nous être assis sur le coussin.

3) Laxisme et excitation

Lorsque nous sommes capables de surmonter les deux premiers obstacles dans une certaine mesure - parfois, nous ne pouvons toujours pas nous mettre sur les coussins ou nous accrocher à l'objet de méditation, mais en général, nous sommes capables de—nous serons capables de développer une certaine attention sur l'objet de méditation. À ce moment, nous aurons d'autres interruptions, dont les deux principales sont le laxisme et l'excitation. Le troisième obstacle consiste en fait en ces deux obstacles.

Dans certains livres, le laxisme est traduit par l'ennui ou le naufrage, et l'excitation est traduite par l'agitation. Je vais décrire ce que cela signifie parce que les mots anglais ne vous donnent pas une idée précise de ces deux facteurs mentaux.

Qualités requises pour développer le calme stable : Stabilité

Lorsque nous développons le calme stable, il y a deux qualités principales que nous voulons développer. L'un s'appelle la stabilité. C'est la capacité de garder votre esprit sur l'objet, de rendre l'esprit stable. C'est la continuité de la pleine conscience sur un objet choisi. Pour avoir de la stabilité, vous avez besoin de pleine conscience. Vous avez besoin de mémoire de l'objet. Vous avez besoin de concentration ou de samadhi pour y maintenir votre attention pendant une période de temps continue. Avec la stabilité, l'esprit est en quelque sorte absorbé par l'objet. Il est captivé par l'objet. L'esprit y est maintenu stable. Il ne rebondit pas dans tout l'univers.

Qualités requises pour développer le calme stable : Clarté

L'autre qualité requise pour développer le calme stable est la clarté. Maintenant, nous pensons généralement que la clarté signifie l'objet de méditation est clair, mais ici, la clarté se réfère en fait davantage à l'esprit subjectif étant clair. Cela signifie que notre esprit perceptif est clair; l'esprit a une certaine qualité de vivacité ou de lucidité. En ayant cette clarté mentale, nous obtenons lentement la clarté de l'objet, puis nous intensifions cette clarté.

Maintenant, il y a certains cas où l'esprit est tout à fait clair, par exemple, quand nous avons de très fortes afflictions.¹ Quand on a beaucoup de l'attachement, notre esprit n'est pas ennuyeux. Ce n'est pas s'endormir. Quand on a beaucoup de jalousie ou la colère, il y a une certaine lucidité ou vivacité d'esprit. Cette lucidité ou vivacité d'esprit est ce qui est utilisé dans tantra quand on parle de transformer les afflictions. C'est une qualité subjective de l'état d'esprit, et nous l'utilisons de manière positive pour développer la concentration. C'est une façon de transformer les afflictions.²

Lorsque nos afflictions surgissent, il peut y avoir une certaine clarté subjective, mais cela ne signifie pas qu'il y a toujours une clarté de l'objet. Parfois il y en a. Lorsque vous êtes attaché au gâteau au chocolat, votre esprit est vif et l'image du gâteau au chocolat est vive. Mais parfois, nous obtenons cet autre type de l'attachement ou cet autre type de la colère où l'objet n'est pas très vif, mais l'esprit a beaucoup d'énergie. Dans ce cas, vous avez la clarté subjective mais pas la clarté objective.

Cela peut aussi arriver, par exemple, lorsque nous méditer sur l'image du Bouddha. Notre esprit est clair; nous avons beaucoup d'enthousiasme et d'enthousiasme pour faire le méditation. Mais l'image du Bouddha n'est pas très clair. Cela peut arriver parce que nous ne sommes pas habitués à visualiser l'image du Bouddha. Lentement, en pratiquant encore et encore, nous pourrons obtenir la clarté de l'objet.

Parfois, nous pouvons avoir la clarté de la méditation objet, par exemple, l'image du Bouddha, mais notre esprit n'est pas complètement alerte et vif et lucide sur l'objet. L'analogie qu'ils donnent est que vous conduisez sur l'autoroute, vous voyez le panneau indiquant la prochaine sortie et vous savez que c'est votre sortie, mais vous passez quand même juste devant. [rires] Ce genre de qualité apparaît dans le méditation aussi. Vous êtes là, mais vous n'êtes pas complètement là. Dans ce cas, nous avons la clarté objective mais pas la clarté subjective de l'esprit. Nous devons travailler là-dessus.

Ce sont deux qualités que nous devons développer dans notre méditation. Nous devons avoir de la force dans les deux.

Laxisme et excitation : obstacles à la stabilité et à la clarté

Maintenant, les choses qui interrompent la stabilité et la clarté sont le laxisme et l'excitation. Le laxisme inhibe principalement la clarté et l'excitation inhibe principalement la stabilité. Quand il y a du laxisme, votre esprit est espacé ; la clarté de votre esprit n'est pas si forte. Lorsqu'il y a de l'excitation, l'esprit est tout à fait agité ; il est très facile de perdre l'objet. L'esprit n'est pas très stable.

Le laxisme et l'excitation sont deux facteurs mentaux parmi les vingt facteurs mentaux secondaires ou auxiliaires. Le laxisme n'est pas explicitement répertorié parmi les vingt, mais y est inclus.

Il y a un autre facteur mental appelé léthargie qui est répertorié parmi les vingt. La léthargie vient de l'ignorance. C'est une branche de l'ignorance et c'est une lourdeur de corps et l'esprit. C'est un état d'être très proche du sommeil. C'est différent du laxisme. Le laxisme, c'est quand vous êtes espacé.

La léthargie, c'est quand le laxisme est devenu extrême et que vous (vous endormez). Vous savez comment vous entrez dans cet état : vous commencez dans votre méditation et votre esprit est en quelque sorte clair; alors après toi méditer pendant un moment, votre esprit devient un peu vague et un peu espacé, mais vous êtes toujours un peu sur l'objet ; et puis pendant que vous regardez, l'esprit devient plus vague, et plus vague comme si vous vous endormiez, et vous pourriez même avoir d'autres images. Vous entrez dans cet état de rêve, de transe, puis tout d'un coup, vous vous endormez. Avez-vous eu ça quand vous méditer? [rires] C'est de la léthargie. L'esprit et corps deviennent vraiment lourds.

Alors que le laxisme peut parfois être de nature neutre ou même vertueuse, comme si vous vous concentriez sur un objet vertueux, la léthargie est soit neutre, soit malsaine, soit non vertueuse. Cela rend inutilisable ou inflexible le corps et l'esprit.

Public: Si l'image du Bouddha n'est pas si clair, pouvons-nous visualiser quelque chose de plus familier comme une fleur ou une balle de baseball ? [rire]

Vénérable Thubten Chodron (VTC): Il y a un avantage particulier à utiliser l'image du Bouddha car cela vous aide à générer un refuge. Il vous aide à vous souvenir de Bouddhases qualités. Visualiser une fleur ou une balle de baseball n'a pas cet effet. En visualisant une balle de baseball, vous mettez cette image dans votre esprit encore et encore. Vous ne voulez pas avoir cette image dans votre esprit tout le temps. Habituellement, il n'est pas recommandé de passer à un autre objet avec lequel vous êtes plus familier, à moins que ce ne soit Chenrezig ou Tara, ou le souffle, ou l'un des autres objets dont nous avons parlé.

Si vous travaillez sur l'image du Bouddha et ce n'est pas clair, soit passer à un autre objet que le Bouddha recommandé ou regardez une photo du Bouddha avant de commencer. Ayez une image que vous utilisez régulièrement et passez du temps à la regarder. Puis fermez les yeux et rappelez-vous. Comme après avoir regardé vos factures, vous pouvez les voir même lorsque vous fermez les yeux. [rires] Parfois, lorsque vous passez des tests, vous savez de quel côté de la page du texte se trouve la réponse et à quoi ressemblent les choses. C'est le même genre de faculté.

Regardez une image ou un dessin ou quelque chose, puis fermez simplement les yeux et souvenez-vous-en. Continuez à travailler comme ça. L'une des principales difficultés pour lesquelles l'image de la Bouddha n'est pas clair, c'est parce que nous n'avons pas l'habitude de penser à la Bouddha. Nous sommes plus habitués à penser au baseball et à la crème glacée. Mais maintenant, nous voulons reconditionner notre esprit.

[En réponse au public] Oui, vous vous en souvenez. Il est bon de rappeler que le Bouddha's corps est fait de lumière et ce n'est pas lourd. C'est bien d'avoir le sentiment de Bouddha, mais la principale chose sur laquelle vous vous concentrez est l'image visuelle. Vous n'avez pas besoin de bloquer tous ces sentiments, car ces sentiments peuvent être très enrichissants et peuvent vous aider à rendre l'image plus vivante. Par exemple, lorsque vous ressentez la gentillesse du Bouddha très fortement.

[En réponse au public] Essayez de faire les deux. C'est comme être capable de regarder quelqu'un et de dire : « Je t'aime » en même temps. Vous pouvez faire ça, n'est-ce pas ? Vous pouvez regarder quelqu'un et ressentir de l'amour en même temps.

Laxisme grossier et subtil

Maintenant, quand on parle de laxisme, il y a deux principaux degrés de laxisme : le laxisme grossier et le laxisme subtil. En fait, il y a toutes sortes de degrés différents de laxisme entre les deux. Ne pensez pas que c'est juste l'un ou l'autre. C'est comme le gradateur que vous tournez pour régler le niveau de lumière que vous souhaitez.

Le laxisme grossier se produit lorsque la clarté ou la lucidité de votre esprit diminue. Vous êtes toujours sur l'objet. Vous avez une certaine stabilité, mais votre esprit s'éloigne. L'esprit est déprimé. La clarté est en train de disparaître. L'objet n'apparaît pas aussi distinctement. Vous avez de la stabilité mais les choses s'estompent. Si vous n'êtes pas au courant de la situation, vous entrerez en léthargie et vous vous endormirez bientôt. [rires] Ce genre de laxisme est facile à reconnaître mais difficile à combattre, on le sait.

Lorsque vous êtes capable d'éliminer le laxisme grossier, l'esprit peut entrer dans le type subtil de laxisme où vous avez la stabilité et la clarté (subjective), mais ce n'est pas très fort. On dit que ce laxisme subtil est un piège très dangereux car très difficile à reconnaître. Une fois que vous l'avez reconnu, il est facile de l'éliminer. Vous avez juste besoin de resserrer votre concentration. Mais c'est très difficile à reconnaître.

Ce n'est pas la principale chose dont nous devons nous soucier pour le moment, mais il est bon de le comprendre. Parfois, les gens peuvent être tellement concentrés que leur respiration s'arrête, mais ils ont toujours ce laxisme subtil. Ou ils peuvent rester concentrés sur l'objet de méditation pendant une journée sans bouger, mais la force de la clarté de l'esprit n'est pas complètement forte.

Ils disent que le laxisme subtil est vraiment dangereux parce que de nombreux méditants confondent cela avec le calme stable. Ils pensent qu'ils ont atteint le calme stable alors qu'en réalité ils sont très subtilement « espacés ». C'est dangereux. Vous pensez que vous êtes arrivé à quelque chose alors que ce n'est pas le cas et il est très facile de devenir complaisant. Si vous devenez complaisant et que vous continuez simplement à méditer dans ce laxisme subtil, alors ce qui se passe, c'est que votre sagesse diminue, votre mémoire commence à s'affaiblir, votre intelligence diminue, et vous pouvez même avoir une renaissance animale par la suite.

[En réponse au public] C'est quand vous avez de la stabilité et de la clarté, mais la clarté n'est pas vraiment forte. Il manque quelque chose. Ce n'est pas complètement là. C'est comme si vous regardiez la télévision, mais une partie de votre esprit est en quelque sorte encore un peu espacée. La clarté de l'esprit n'est pas complète. Ils disent que l'appréhension de l'objet est légèrement relâchée. La clarté demeure, mais votre emprise sur l'objet est un peu lâche. Cela vient en fait un peu plus tard sur le chemin après avoir éliminé le laxisme grossier. Je suppose que le laxisme grossier est beaucoup plus ce à quoi nous devons faire face maintenant.

Antidotes au laxisme grossier

Je veux vous donner quelques remèdes pour le laxisme grossier car ils sont assez pratiques.

Rendre l'objet de méditation intéressant

Ce qui se passe avec le laxisme grossier, c'est que vous avez une certaine clarté, mais votre esprit est en fait vague sur l'objet. Votre esprit est devenu trop renfermé à l'intérieur. Ce que vous devez faire est de rendre l'objet plus intéressant. Par exemple, si votre objet de méditation est la respiration, rendre la respiration plus intéressante : « Qu'est-ce que ça fait quand je commence à inspirer ? Qu'est-ce que ça fait dans cet espace entre les respirations ? » Agrandissez la portée de votre objet. Rendez-le plus attrayant.

Si vous travaillez avec l'image du Bouddha, rendre les couleurs plus vives. Illuminez-le. Faire le Bouddha paraître magnifique. Illuminez les choses. Rendez-le intéressant. Imaginez-le fait de lumière ou passez en revue les différentes caractéristiques. Regardez en détail toutes les parties du Bouddha. Peut-être regarder le Bouddhales yeux et sentir le Bouddhac'est la compassion. C'est là que les sentiments dont vous parliez contribuent à rendre l'objet plus intéressant. La Bouddha n'est pas seulement cette image plate. C'est une chose en 3D. C'est une personne qui vous regarde. Il y a une sorte de relation là-bas et c'est intéressant. L'esprit s'éveille.

Changer temporairement d'objet de méditation

Si cela ne fonctionne pas, essayez de changer temporairement votre objet de méditation. Par exemple, laissez l'image du Bouddha ou le souffle, et passez à faire de l'analyse méditation sur un sujet comme la précieuse vie humaine ou les avantages de Bodhicitta, ou refuge et les qualités du Bouddha. En d'autres termes, faire une sorte d'analyse méditation cela va rendre votre esprit heureux et dynamique. Lorsqu'il y a un laxisme grossier, ce qui s'est passé, c'est que l'esprit est devenu plat ou terne. Il n'est pas sous tension. Faire de l'analyse méditation sur l'un des lamrim des sujets qui vont exciter votre esprit.

C'est pourquoi il est très bon de faire l'analytique méditation sur le lamrim sujets régulièrement. Alors quand vous pensez juste à la précieuse vie humaine, un sentiment vient. Ou vous pensez aux qualités du Bouddha, Dharma, Sangha. Ou vous pensez aux avantages de Bodhicitta et ce que ce serait d'être un Bodhisattva. Tout d'un coup, votre esprit s'emballe et cela semble bon. Une fois que vous avez éveillé votre esprit, vous pouvez revenir à votre objet de méditation: le souffle ou l'image du Bouddha, ou quoi que ce soit.

Visualiser les syllabes

Si cela ne fonctionne pas, une autre chose à essayer est d'utiliser un moyen énergique pour supprimer le laxisme. Avec cette technique, vous visualisez votre esprit de la taille d'un pois blanc, ou comme une lettre blanche "AH” à votre cœur. Vous prononcez la syllabe "PEY" très fort et vous imaginez que le pois blanc, dans lequel est votre conscience, jaillit et sort du sommet de votre tête, se fend, et votre esprit se dissout avec l'infinité de l'espace. Voyez-vous à quel point cette visualisation est complètement en contradiction avec cet esprit en retrait de laxisme ? Cela aide à élargir la portée de l'esprit.

Rompre la séance

Maintenant, si toutes ces techniques ne fonctionnent pas, alors cassez votre méditation session. Arrêtez votre session. Sortez, mettez de l'eau froide sur votre visage, promenez-vous, regardez au loin, faites de l'exercice, buvez une tasse de café – ils ne disent pas cela dans les Écritures. [rires] Parfois, notre esprit est dans un état de retrait et d'enfouissement. Cela ne sert à rien de rester assis là et de se forcer en disant : « Je dois me concentrer. Je dois faire ça correctement. Tout le monde le fait bien, mais je suis tellement horrible. Regardez-moi!" Cette chose habituelle dans laquelle nous entrons et qui est complètement inutile. Il vaut mieux interrompre la séance. Regardez au loin. N'allez pas vous asseoir dans votre chambre noire pour lire un livre. Cela va rendre votre esprit plus terne. Vous devez sortir, faire de l'exercice, lever les yeux, faire attention. L'eau froide est super.

Il est intéressant de noter qu'à travers toutes ces instructions de calme et de respect, elles mettent vraiment l'accent sur : ne restez pas assis là et ne serrez pas et ne forcez pas votre esprit. Je me rends compte que c'est quelque chose que nous avons tendance à faire. J'apprécie ces instructions. Avant d'entendre ces paroles, ce que je faisais chaque fois que mon esprit s'assoupissait et s'ennuyait, je pensais à la mort et à la souffrance : « J'ai une vie humaine précieuse mais elle va se terminer très bientôt. Je vais mourir." Mais cela ne me réveillerait pas du tout. Et puis j'ai entendu ces enseignements et ils disent : « Non, quand votre esprit est ennuyeux, vous devez penser à quelque chose qui rend votre esprit joyeux.

Vous pensez à la mort et à la souffrance lorsque vous avez trop d'excitation et l'attachement, mais quand votre esprit est déjà réprimé, ne pensez pas à ces choses. Pensez à la précieuse vie humaine, Bodhicitta, Triple Gemme. Cela souligne le fait que nous devons être très habiles avec notre esprit et savoir reconnaître les souillures et exactement quel antidote appliquer. Si vous appliquez le mauvais antidote, vous n'irez nulle part.

Public: [inaudible]

VTC : Le laxisme subtil : le plus dur, c'est de s'en apercevoir. Une fois que vous l'avez remarqué, il suffit de resserrer un peu le mode d'appréhension de l'objet. Serrez l'esprit sur l'objet. C'est une chose très délicate, comme accorder une corde de guitare : si vous serrez trop l'attention, l'excitation peut commencer à arriver. Mais si vous relâchez trop l'appréhension ou l'attention, l'esprit commence à se relâcher. C'est une question d'apprentissage de l'équilibre. Mais si vous allez vous tromper, il est préférable de pécher par excès en rendant l'esprit un peu trop serré. Lorsque vous faites cela, vous pouvez voir l'excitation très clairement et la contrecarrer. Alors que si vous vous trompez en tenant l'objet trop lâche, vous entrez dans ce laxisme subtil qui est plus difficile à détecter. Mais nous devrions vraiment nous concentrer davantage sur le laxisme grossier et la léthargie.

Public: [inaudible]

VTC : C'est de la léthargie, pas du laxisme. Cela se produit généralement lorsque vous êtes assis au premier rang des enseignements devant le haut lamas. Tu t'es endormi. S'endormir à plusieurs reprises dans votre méditation peut être un obscurcissement karmique. L'une des causes est de maltraiter les matériaux du Dharma : les laisser par terre, mettre votre tasse de thé ou votre chapelet sur vos livres du Dharma, les utiliser pour gagner de l'argent, les vendre pour gagner de l'argent, les utiliser pour tapisser votre corbeille.

Regardez ce que les communistes ont fait aux choses sacrées au Tibet et en Chine. Ils les posaient directement sur le sol et faisaient marcher les gens dessus. Karmiquement, cela peut entraîner ce genre d'obscurcissement où l'esprit devient ennuyeux. Je ne dis pas que c'est la seule cause d'endormissement pendant les enseignements. Il existe également de nombreuses autres causes.

Une autre action qui peut le provoquer est de faire ce qui suit par ignorance : éviter le Dharma, critiquer le Bouddha's enseignements, disant que la pratique du Dharma est inutile. Dans des vies antérieures, nous aurions pu dire : « Le dharma est inutile. C'est sans valeur. C'est bien mieux de faire de l'équitation et du patin à glace, et de passer un bon moment. Nous n'avons pas besoin d'aller aux enseignements. Ce qui se passe, c'est que lorsque nous avons enfin et miraculeusement l'occasion d'écouter à nouveau les enseignements, cela karma mûrit et l'esprit s'éteint.

Vous pouvez voir la cause et l'effet y travailler. Si cela se produit souvent, alors faites quelques purification peut être très utile, et je pense que les prosternations peuvent être utiles pour cela. Vous pouvez voir que les prosternations sont le contraire du laxisme.

Public: Étiez-vous en train de dire que même s'il y a du laxisme, cela pourrait être considéré comme une action vertueuse si vous méditez, disons, sur l'image du Bouddha?

VTC : Elle est vertueuse au sens de Bouddha étant l'objet de méditation. Mais du point de vue de votre esprit qui s'endort, si votre esprit s'enlise et devient complètement ennuyeux, ce n'est pas un état d'esprit vertueux.

Public: [inaudible]

VTC : Droit. Je pense que parfois c'est très bien de faire un effort pour s'asseoir pendant un certain temps. Ne prenez pas ce que je disais comme : « Oh d'accord, la prochaine fois que j'ai mal au genou, je me lèverai et je me promènerai », car alors vous n'allez jamais développer de concentration. Il n'y a pas d'endurance. Ce dont je parlais, c'est quand vous avez vraiment fait un effort, mais quand même, votre esprit est juste totalement…. vous l'avez totalement perdu, alors il est temps de faire une pause.

Public: Si vous faites des efforts depuis un certain temps….

VTC : Il est difficile de dire ce qu'est « un certain temps », et encore une fois, cela dépend du type de méditation Tu es en train de faire. Faire vos prières du matin est différent d'être dans une retraite pour développer le calme stable. Si vous faites vos prières du matin, restez sur le coussin et terminez la séance. Si vous êtes en retraite pour développer le calme et que vous allez faire de nombreuses séances courtes tout au long de la journée, il est préférable de terminer cette séance et de revenir cinq minutes plus tard pour une autre séance.

Cela ne veut pas dire que vous mettez fin à vos prières quotidiennes plus tôt et que vous ne faites aucune sorte de méditation pour le reste de la journée. Cela fait référence à des situations où votre esprit est complètement hors de contrôle. Dans de tels cas, accordez-vous une pause, mais revenez peu de temps après pour une autre séance.

Parfois, cela nous fait du bien de nous asseoir et de regarder notre esprit. Nous n'avons pas à nous serrer les coudes, mais plutôt : « Mon esprit devient fou. Eh bien, je vais m'asseoir ici et le regarder. Pourquoi mon esprit devient-il dingue ? » Au lieu de vous enfermer dans les objets dont votre esprit s'affole, commencez à remarquer et à donner des étiquettes à ces objets. "Je deviens dingue parce que j'ai dix millions de choses à faire et personne ne m'aide." "Je deviens dingue parce que quelqu'un m'a critiqué." "Je deviens fou parce que je me sens rejeté." « Je deviens dingue parce que… » – peu importe ce que c'est. Il est bon de développer une certaine capacité à remarquer ce qui se passe dans notre esprit et à lui donner une étiquette, au lieu de développer l'habitude de se lever du coussin dès que nous avons un peu d'inconfort mental et d'aller au réfrigérateur. Namo [hommage au] réfrigérateur, Namo TV. [rire]

Public: [inaudible]

VTC : Cela fait une énorme différence. C'est pourquoi nous disons qu'il est très bon de faire quelques purification tous les jours. C'est pourquoi le soir, avant d'aller vous coucher, il est si important de regarder ce qui s'est passé pendant la journée. Faites des prosternations. Fais vajrasattva. Faire le Shakyamuni Bouddha méditation avec la lumière et le nectar qui viennent et purifient. Cela fait une différence. C'est important. C'est pourquoi le pratiques préliminaires sont si importants, pourquoi le prière à sept membres y a-t-il. Nous en faisons une version très courte, mais pourquoi c'est là parce que ça purifie, ça crée un potentiel positif. Pourquoi les maîtres nous recommandent-ils de faire cent mille prosternations ou cent mille vajrasattva? Ce n'est pas parce que cent mille c'est particulièrement ceci ou cela, mais c'est juste pour nous faire avancer, pour nous faire faire ça purification. Cela fonctionne vraiment; cela fait une grande différence.

L'excitation et ses antidotes

L'autre partie du troisième obstacle au calme stable est l'excitation. Il est parfois traduit par agitation. L'excitation est une sorte de distraction ou d'errance, et elle peut se développer à d'autres moments, pas seulement pendant méditation. Alors que le laxisme se produit plus spécifiquement dans méditation que dans d'autres activités. En dehors de méditation, nous avons tendance à avoir de la léthargie plutôt que du laxisme.

L'excitation se concentre sur un objet sensuel avec lequel nous sommes familiers, avec lequel nous avons eu des contacts antérieurs, et l'esprit est dispersé vers l'extérieur. L'esprit saisit l'objet avec un sentiment de accroché, envie, vouloir. Alors on y va. Cela fonctionne évidemment pour empêcher le calme stable car il est très difficile d'avoir le calme stable lorsque l'esprit pense au gâteau au chocolat, à la pizza et à cette très belle personne que vous venez de rencontrer. L'esprit regarde vers l'extérieur; ce n'est pas dans le but de méditation.

L'excitation est légèrement différente de la diffusion. L'excitation est dirigée vers un objet que vous avez un l'attachement ou attirance pour, et est une forme de l'attachement. L'excitation est un type de diffusion, mais la diffusion peut inclure d'autres choses. Par exemple, lorsque vous êtes assis et que vous méditez, tout à coup vous vous souvenez du type qui vous a critiqué, ou vous vous souvenez de ce qui s'est passé il y a dix ans, et vous vous mettez très en colère, ou vous devenez jaloux ou plein de ressentiment. Ce sont des exemples de dispersion, mais ce ne sont pas des excitations. L'excitation se réfère spécifiquement aux cas où les objets de l'attachement venir dans l'esprit.

La dispersion peut également se produire avec des objets vertueux. Par exemple, vous méditez sur le Bouddha et tout d'un coup Tara entre et tu veux changer l'objet de méditation. Ou vous méditez sur le Bouddha et vous pensez: "Oh, je dois méditer on Bodhicitta Au lieu." Vous êtes distrait par un objet vertueux, ce qui est certainement mieux que d'être distrait par la pizza ou la musique Rock-n-Roll, mais cela détourne tout de même l'esprit de votre objet principal de méditation.

Ils mettent généralement l'accent sur l'excitation plus que sur la dispersion, car lorsque notre esprit est distrait de l'objet de méditation, il est généralement dû à un objet que nous avons l'attachement pour. Faites attention à cela lorsque vous méditez. Vous aurez une bonne idée du genre de choses avec lesquelles votre esprit a des difficultés. Vous avez une idée des choses auxquelles vous êtes attaché, parce que vous regardez d'où vient l'excitation.

Quand vous commencez à rêver de quelque chose de merveilleux, à quoi rêvez-vous ? Ce sont généralement les choses auxquelles nous sommes attachés. Quand nous voyons ce qu'ils sont, nous pouvons commencer à leur appliquer les antidotes. Nous nous souvenons de leur impermanence. Nous nous souvenons qu'ils ont une capacité limitée à nous apporter le bonheur. Nous nous souvenons que même si nous les obtenons, ils vont apporter une toute nouvelle série de problèmes et nous serons probablement encore insatisfaits.

C'est un très bon moyen d'apprendre à se connaître. Nous disons toujours : « Je ne me connais pas. Je ne sais pas qui je suis. Surveillez simplement votre esprit lorsque vous essayez de vous concentrer. Vous obtiendrez une très bonne image de vous-même.

Lorsque nous commençons à observer le genre de choses vers lesquelles notre esprit se disperse, nous remarquons que ce ne sont pas seulement les objets de désir qui nous distraient. Nous retrouvons également tous les vieux souvenirs des blessures et des douleurs passées et des rancunes, du ressentiment, de la jalousie et du sentiment d'incompétence, de découragement, etc.

Lorsque ces choses surviennent, reconnaissez que l'esprit se disperse. Reconnaissez que vous êtes distrait de votre objet de méditation. De cette façon, vous pouvez avoir une bonne idée des choses que l'esprit est accroché à, les choses qui n'ont pas encore été résolues. Et encore une fois, appliquez-leur les antidotes. Méditer sur la bienveillance. Méditer sur la patience. Voir les inconvénients de la la colère et ainsi de suite pour équilibrer votre esprit.

Public: [inaudible]

VTC : L'esprit devient très obsédé et va au-delà des limites de la compassion dans l'obsession ou la droiture. Quelque chose comme ca. C'est très courant. Quand on fait un méditation retraite, nous sortons avec les meilleurs remèdes pour sauver le monde. Nous concevons toutes sortes de choses d'action sociale. Nous concevons des orphelinats et des projets de bien-être. Nous savons comment nous allons construire un monastère. Nous avons toute la visite du Dalaï-Lama planifié. Nous faisons tout cela dans notre méditation car ils sont tous vertueux. Mais nous devons reconnaître qu'ils ne sont pas l'objet de notre méditation. Nous devons faire très attention à ne pas être dispersés par eux aussi.

Lorsque vous êtes dans votre méditation session, ce ne sont pas votre objet de méditation. La créativité doit être l'objet de méditation. Sinon, que se passera-t-il dans votre méditation c'est : un jour tu apportes le Dalaï-Lama à Seattle, le lendemain vous construisez un immense centre du Dharma, et le lendemain vous travaillez pour les réfugiés, et le lendemain vous faites quelque chose pour les droits sociaux. Lorsque vous vous levez de votre méditation session, tout est parti de toute façon. Vous pouvez agir sur certains d'entre eux, mais vous n'avez développé aucune stabilité dans votre méditation.

Il est vrai que s'asseoir et penser à ces choses vertueuses vaut mieux que de penser à être violent, ce avec quoi je me distrait souvent. Mais encore, ce n'est pas l'objet de mon méditation à l'heure actuelle. En fait, cela va beaucoup plus plaire à Sa Sainteté si nous développons une certaine concentration et, comme vous l'avez dit, faisons la paix avec nous-mêmes, développons ce genre de stabilité mentale, puis pendant nos pauses lorsque nous sommes hors de nos coussins, nous pouvons penser à toutes ces choses vertueuses et agir réellement en conséquence.

J'ai un ami qui garde un bloc-notes à côté de lui méditation coussin. Il a de très bonnes idées quand il médite. Il les note, puis il peut dire : "D'accord, je ne l'oublierai pas et j'y penserai plus tard." Mais l'inconvénient est que lorsque l'esprit est très actif ce jour-là, vous vous retrouvez à écrire tout le temps. [rires] Nous avons une capacité créative incroyable, voyez-vous.

Public: [inaudible]

VTC : Ce que vous dites est très bien parce qu'il met le doigt sur la différence entre ce qu'est un Bodhisattva pourrions ressentir et ce qu'est la souffrance émotionnelle, et ce sur quoi nous devons travailler pour être un Bodhisattva. Souvent, dans notre développement de l'amour et de la compassion, nous les confondons. Les bodhisattvas ont ce type incroyable de stabilité mentale ou de paix mentale et la capacité d'être continus dans leur activité. C'est différent de nous dans les cas où notre esprit devient si « compatissant » qu'il devient obsédé par quelque chose ; nous sommes vraiment chauds dessus pendant un moment mais ensuite nous sommes rapidement désabusés et déçus, et nous nous épuisons.

Nous continuerons avec « excitation » lors de la prochaine session. Asseyons-nous tranquillement pendant quelques minutes.

1. "Affliction" est la traduction que le Vénérable Thubten Chodron utilise maintenant à la place de "l'attitude troublante". ↩

2. "Afflictions" est la traduction que le Vénérable Thubten Chodron utilise maintenant à la place de "délires". ↩