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Verset 98 : Le trésor suprême

Verset 98 : Le trésor suprême

Fait partie d'une série de conférences sur Joyaux de sagesse, un poème du Septième Dalaï Lama.

  • La relation entre l'avarice et la peur et l'anxiété
  • Plaisir de donner le signe d'un esprit libéré
  • Donner des choses matérielles ainsi que donner du temps et du soutien

Gemmes de Sagesse : Verset 98 (download)

"Quel est le trésor suprême qui ne peut jamais être épuisé?"

[En réponse au public] Bodhicittaest notre réponse pour presque tous les versets. [rire]

En fait, il a une autre réponse. Mais Bodhicitta œuvres. Sa réponse fut : "Donner sans attente au sublime ou au nécessiteux".

Quel est le trésor suprême qui ne peut jamais être épuisé ?
Donner sans attente au sublime ou au nécessiteux.

Nous pensons généralement à un trésor inépuisable…. "JE LE VEUX!" Tu sais? "Je veux le plus grand trésor", "Je veux tellement d'argent", "Je veux, je veux...". Et que nous dit-il ? Le plus grand trésor est de donner au sublime (c'est-à-dire au Trois joyaux), et donner à d'autres êtres sensibles, en particulier les êtres sensibles dans le besoin. C'est un bien plus grand trésor que de s'accrocher à tout avec nos propres doigts collants par avarice.

Quand nous regardons, nous voyons que l'avarice vient vraiment d'un esprit d'insécurité de notre part. Nous ne nous sentons pas en sécurité. Avaient peur. Nous sommes anxieux. "Si je le donne, je ne l'aurai pas, je pourrais en avoir besoin, que vais-je faire?" Cela vient donc d'un esprit vraiment enveloppé de beaucoup de égocentrisme et l'anxiété pour soi. Insécurité et anxiété pour soi.

Alors que l'esprit qui aime faire des présents et aime faire des dons pour les êtres sensibles, c'est l'esprit qui est vraiment libéré. Et cet esprit est beaucoup plus un trésor à avoir qu'un esprit d'avarice qui se trouve avoir beaucoup de possessions mondaines. Vous n'êtes pas d'accord ?

Ici, quand on pense au trésor on peut penser à un trésor mental, oui on a beaucoup plus de bonheur et de joie quand on donne que quand on s'accroche aux choses par peur pour soi. Et aussi, donner karmiquement est la cause de recevoir. Nagarjuna a dit très clairement dans Guirlande Précieuse (nous y viendrons) que la générosité est la cause de la richesse. Et je pense que c'est vraiment vrai. Et je le sais, en fait, par ma propre expérience personnelle. Parce que quand j'ai commencé à pratiquer le Dharma, j'étais extrêmement avare et j'étais aussi très pauvre. Je veux dire très pauvre. Et je me souviens avoir étudié à ce sujet sur karma et comme regarder mon esprit et dire "Je dois changer cet esprit ridicule et avare." Et dès que j'ai commencé à changer d'avis, j'ai commencé à en recevoir davantage, même si je ne l'avais pas demandé. Je ne dis pas que ça marchera pour tout le monde. Je veux dire, ne le faites pas avec ce genre d'esprit du genre « je vais donner pour obtenir quelque chose en retour », parce que c'est fondamentalement la philosophie de la corruption, n'est-ce pas ? Essayer de soudoyer la loi de karma. [rire]

Mais ce verset parle beaucoup de prendre plaisir à donner. Et faire des présents à la Trois joyaux, pour soutenir les activités du Dharma (toute la grande diversité des activités du Dharma), les publications du Dharma, la diffusion du Dharma, des fonds sont nécessaires pour le faire. La main-d'œuvre est nécessaire. Ce n'est donc pas seulement offrant matériel mais offrant notre service, notre temps.

Et puis aussi aux êtres sensibles qui en ont besoin. Je veux dire que nous vivons à une époque où, au Népal, ils ont eu deux tremblements de terre supérieurs à 7.0, ce qui est énorme. Et puis les Rohingyas, et les Bangladais, bloqués dans le détroit de Malacca…. Il y a tellement d'occasions de donner et d'aider.

Ici aussi, même dans notre propre pays où il y a des enfants qui—comme on le voit avec toute la situation à Baltimore—des gens qui grandissent dans la pauvreté, sans une bonne éducation, sans perspectives d'emploi, et puis quel genre de malheur cela crée.

Il y a tellement de domaines dans lesquels nous pouvons donner. Pas seulement matériellement mais surtout notre énergie et notre soutien. Et nous avons tous des talents et des façons de faire différents, et c'est donc un trésor qui ne fait qu'augmenter et ne diminue jamais et vous n'avez jamais d'obstacle à le pratiquer car il y aura toujours quelqu'un qui aura besoin de quelque chose.

Bien que j'aie vraiment vu pendant mon séjour en Inde que parfois, comme si je déménageais, ou si j'avais des choses en trop, et que je voulais les donner à un mendiant, c'était les jours où je ne pouvais pas trouver de mendiant. Donc c'est comme, d'accord, quand un mendiant est là, profitez-en parce qu'il n'est peut-être pas là quand vous en avez besoin.

Mais c'est une belle sorte d'enseignement de penser comme ça. Et puis il suffit d'ouvrir notre cœur et de partager, de donner.

Vénérable Thubten Chodron

La Vénérable Cheudreun s'intéresse à l'application pratique des enseignements de Bouddha dans notre vie quotidienne et les explique de manière simple et compréhensible pour les Occidentaux. Elle est renommée pour ses enseignements chaleureux, drôles et lucides. Ordonnée nonne bouddhiste en 1977 par Kyabje Ling Rinpoché à Dharamsala, en Inde, et en 1986, elle a reçu la complète ordination de bhikshuni à Taiwan. Lire sa biographie.